Illustration: AMI graphic design |
Puiser dans l’esprit du lieu–L’Usine—et s’imbiber d’une histoire des contre-cultures qui s’y écrit depuis bientôt 3 décennies? C’est sous la punchline ”La fête comme culture” que le Théâtre de l’Usine lance sa nouvelle saison. La seconde de la jeune équipe du TU qui en profite pour jouer sur les croisements entre les disciplines, les clichés ambiants, mais aussi sur les mots et leur sens. En compagnie de Laurence Wagner, programmatrice du TU, on vous explique pourquoi.
« Nous sommes tous des pros de la fête. Enfin, à une échelle plus ou moins grande ». Alors, Laurence Wagner, votre crédo n’accréditerait-il pas la thèse selon laquelle la culture est belle est bien devenue un énorme festival permanent, comme nous le suggérions en ce début d’été tropical? Ou, du moins, vu que tout semble déjà avoir été fait, ne sommes-nous pas tombés dans un manifeste permanent de l’amateurisme et de la dilettante artistique et, le cas échéant, de happening par défaut pour, tout au plus, créer du lien social? « Vous posez nécessairement ici la question de l’attention permanente: dans la culture comme ailleurs, on s’intéressera davantage à quelque chose parce qu’il sera éphémère ou qu’il ne durera pas longtemps. On recherche l’ici, le maintenant, et le ”plus après”. Qu’est-ce qui accapare l’attention, comment créée-t-on cette dernière? Et comment s’adapte-t-on à cette économie? »
La première saison de la nouvelle équipe avait commencé sur les chapeaux de roues en 2014– à l’instar de Laurence qui avait encore une activité professionnelle à Zurich. Membre de la structure Usine–un des plus grands centres culturels autogérés d’Europe qui héberge une association regroupant 18 collectifs et associations, ndr.–, le Théâtre de l’Usine a cette fois-ci pris tout son petit monde de court via cette proposition de collaboration avec des professionnels de la fête tel que le Zoo. Une programmation–on y recense l’impeccable Verveine, en plein ascension, le non moins coté label Danse Noire mais aussi une partie de l’écurie de Pan European (Koudlam, Buvette)–qui côtoie installations, performances, danses et autres réjouissances sur 3 jours de festivités. « Il ne s’agissait bien entendu pas de se vautrer dans la fête teenage mais plutôt de se référer à ce lieu qui est davantage typé nocturne que diurne comme nous pouvons l'être au TU. Par ailleurs, en croisant les disciplines, on entend sortir des sémantiques et des horizons d’attentes. Mais aussi des vieilles images circulant autour du théâtre, parfois vu comme statique voire un peu chiant ».
C’est un secret très mal gardé: à l’heure de la transdisciplinarité que l’on vente à toutes les sauces et qui fait parfois office d'unique argument de légitimité institutionnelle, les vrais curieux sont eux rares, les circuits conventionnels bien tracés dans les faits. En jouant sur la réappropriation des codes (et en abolissant volontairement la dénomination ”Théâtre de l’Usine” pour un acronyme, ”TU”, plus ouvert), l'espace de création genevois entend casser cette dynamique essentialiste que l’on a cru bel et bien abolie plus d’une fois, grâce à une programmation qui met en avant des spectacles s’amusant des porosités entre les disciplines et des tares de notre société actuelle (à l’instar de ”Dépendances”, un cycle de trois jours qui prendra place en avril 2016 avec un éventail de propositions artistiques autour des nouvelles technologies ou encore d’un autre axe terminant la saison et traitant lui de la question de la place et de l’espace sur fond de votations de février 2014). Mais avant cela, il s’agira aussi d’ouvrir le TU à un public toujours plus large, prêt à se laisser embarquer dans des histoires mêlées et des résonances décapantes. Fédérer une communauté temporaire autour d’une danse sur fond de pop music et de répertoires que l’on partage tous permet ainsi de proposer un autre point de ralliement. « Même si cela peut sembler utopique que de vouloir fédérer tout le monde avec des objets culturels, si la culture revêtait ponctuellement des apparences de fête, elle ferait peut-être un peu moins peur. Avec La Java, nous espérons être accessible à tout le monde, ce dans un lieu, un théâtre, qui pourrait passer comme pointu. On fait la fête: à partir de cela, toutes les propositions et les publics peuvent y trouver une place. Et la fête devient culture ».
LA JAVA — La fête comme culture
Jeudi 24 – samedi 26 septembre 2015
Rue de la Coulouvrenière 11, 1204 Genève
30.- pour les 5 spectacles programmés.
25.- tarif réduit
Tarif unique à 13.- par spectacle/performance
PULSE big bodies
Antoine Bellini, Lou Masduraud
24 & 25 sept. 19h, 26 sept 21h30
La solidité des choses
Gérald Kurdian
24 & 25 sept. 21h30
CélébrationCharlotte Nagel
24, 25 & 26 sept. 20h
Tropique
Rébecca Balestra
24, 25 & 26 sept. 20h
Don't Judge
Nic Lloyd
26 sept. 19h
TU fais la java au Zoo
Koudlam, Buvette, Danse Noire, Verveine
Samedi 26 septembre
La Java et ses différents spectacles à lire ici
Tous les détails de la saison du TU sur son site
LA JAVA — La fête comme culture
Jeudi 24 – samedi 26 septembre 2015
Rue de la Coulouvrenière 11, 1204 Genève
30.- pour les 5 spectacles programmés.
25.- tarif réduit
Tarif unique à 13.- par spectacle/performance
PULSE big bodies
Antoine Bellini, Lou Masduraud
24 & 25 sept. 19h, 26 sept 21h30
La solidité des choses
Gérald Kurdian
24 & 25 sept. 21h30
CélébrationCharlotte Nagel
24, 25 & 26 sept. 20h
Tropique
Rébecca Balestra
24, 25 & 26 sept. 20h
Don't Judge
Nic Lloyd
26 sept. 19h
TU fais la java au Zoo
Koudlam, Buvette, Danse Noire, Verveine
Samedi 26 septembre
La Java et ses différents spectacles à lire ici
Tous les détails de la saison du TU sur son site