Photo: Louis Morisod |
Pour sa deuxième édition, le festival Hautes Fréquences à Leysin reste toujours aussi perché avec une programmation psyché-love. Il reste des billets et Think Tank vous recommande chaudement de vous y rendre, voici pourquoi.
Pierre : Sur ces deux soirs, les programmateurs ont réussi à dénicher des noms méconnus mettant très rapidement l’eau à la bouche. Je sais pas ce que t’en penses Julien, mais pour moi malgré une forte diversité des lieux de provenances ou du type de musique, la programmation échappe à l’étiquette souvent naze d’"éclectique". L’écoute des différentes formations et artistes font entendre certains point communs impalpables, dont ce que je pourrais nommer une éthique de la musique : tous ne suivent que leur inventivité sans faire de concession aux modes ou aux facilités, ce sans tomber dans une expérimentation élitiste. Au contraire, on retrouve plutôt une générosité et une volonté de partager cette musique tant aimée.
Julien : Pas faux, c'est comme s'il fallait retirer tout le décorum lié aux « musiques actuelles » pour revivre l'expérience au plus près. Encore que: l'an passé, la première édition se tenait sur ce site – la carrière des Chamois – si singulier qu'on pouvait craindre l'effet d'artifice. La petite équipe d'organisation n'eut ce lieu qu'une seule année et dû déplacer l'édition 2015 à l'entrée de Leysin, à la place des Feuilles. C'est un mal pour bien, si l'on peut dire, car l'ADN du festival se base plus sur sa programmation que sur son lieu de production. Reste donc le geste, essentiel: grimper dans les hauteurs vaudoises comme métaphore de l'effort versus l'accessibilité digitale, davantage qu'une simple attitude élitiste. Un don de soi, mais pas franchement de prétention ni d'artifices. Car le festival, et c'est là sa qualité, amalgame les profils et jongle entre accessibilité et exigence. De quoi en prendre pour son grade sans avoir besoin d'un mode d'emploi de la musique cool.
Pierre : Concrètement on retrouve parmi la dizaine d’artistes programmés, les formations parmi les plus inventives de Suisse dont notamment Larytta et Wellington Irish Black Warrior, deux groupes qui amènent leur genre respectif, à savoir l'électro ludique et le rock, bien au-delà des groupes habituels, chaque concert constituant une réinvention. Au niveau international, je retiens spécialement Flavien Berger, issu d'un des labels français les plus passionnant du moment, Pan European Recording. Sa musique faite de nappes de synthés glaçant et de poésie aquatique devrait parfaitement résonner dans l’air limpide de la montagne. Sinon il y aura aussi Mdou Moctar, Acid Baby Jesus et Eternal Tapestry qui viendront donner leurs lettres de noblesse et de ferveur à la guitare, au rock garage et au psychédélisme. Pour le reste, vous pouvez vous y rendre les yeux fermés pour découvrir sûrement un de vos nouveaux groupes préférés. Toi Julien, c’est quoi tes highlights ?
Julien : Je ne sais pas si Pan European est le label le plus passionnant du moment, mais voir Flavien Berger dans les hauteurs du Chablais représente sûrement un de mes highlights comme tu dis. Dans un tout autre style, je ne manquerai pas de relever la présence de Great Black Waters, groupe helvétique en pleine bourre cette année, entité rock insoumise constituée par l’accumulation d’enregistrements de l’helvético-suédois Björn Magnusson. Son band à géométrie variable jouera son nouvel album Glow, Sand and Other Songs, enregistré à la Nouvelle Orléans. Welington Irish Black Warrior bien sûr, qui ont beaucoup représenté pour les kids d'ici, de la Riviera à la Tchaux durant les années 2000. Ce concert leysenoud est leur dernier avant une séparation programmée de longue date. Enfin, les zurichoises de Zayk qui pourraient bien s'avérer être l'une des bonnes trouvailles de cet été – elles ouvriront les feux ce vendredi 5 juin. Deux bien belles nuits en perspectives…
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