Illustration: Giom |
Cette semaine, c'est Kilbi. Pour l'occasion, tout Think Tank se met en quatre, dépêchant des émissaires et se mettant à la couleur du festival. Normal quand il est question d'amour, qu'on se réjouisse d'y aller ou qu'on pleure de ne pouvoir s'y rendre, on le chérit notre Kilbi.
Les trois journées de l'an dernier furent épiques (à lire ou relire ici, ici et là) et cette année promet d'être tout aussi belle. A vrai dire cela fait déjà un moment que l'on attend impatiemment de retrouver le festival de Düdingen. Ce début d'article donne à notre blog des airs de groupies frénétiques. A cette critique, nous répondons deux choses. D'abord, il serait dommage de renier un de ces moments culturels faits de trépignements, de passions, d'extases alors qu'ils sont justement devenus si rares dans un monde trop souvent marqué par la répétition morne, la déception sans surprise et le dédain expert. Ensuite, pour parler de notre relation au Kilbi, il faudrait parler d'un "mariage de raison" mais dans un sens positif. D'années en années, la programmation ne nous a jamais déçu sans pour autant cesser de nous surprendre. Cette longue relation a fait que c'est avec une confiance totale que l'on confiera nos oreilles durant trois jours aux groupes programmés autour de l'auberge de Bonn. Avec Kilbi, on ne sait jamais à l'avance quels groupes se trouveront sur la line up. Ce que l'on sait d'avance, c'est que la qualité et la diversité seront au rendez-vous.
Si on se réjouit tellement de venir au Kilbi, c'est avant tout pour des raisons musicales, même si l'ambiance est un facteur important. Loin de nous l'idée de renier notre sympathie pour un format de festival qui se veut à la fois ouvert et relativement petit. L'an dernier, certains criaient à la perte d'identité du festival avec la venue de grosses têtes d'affiches (Queens of the Stone Age, Animal Collective), l'apparition d'une troisième scène et la vitesse à laquelle les places se sont vendues. Ceux qui ont assisté aux trois jours savent qu'il n'en est rien et le succès donne raison à un festival qui ne veut se laisser enfermer dans aucune case: ni celle des hipsters restant dans leur coin, ni celle du gros festival rock. Kilbi ressort cette même formule à trois scènes et connait à nouveau le succès: il ne reste des places que pour le jeudi soir (si vous n'en avez pas, courrez les acheter). Par contre, le festival change encore, en programmant moins de groupes maousses que l'an dernier et en faisant pencher le tout encore plus dans la direction électro. La programmation fait autant dans le pointu (Oneohtrix Point Never, Rustie, Nguzunguzu...) que dans la pop de qualité (Metronomy, Beach House, Lower Dens, ...) et offre une vue saisissante de la scène suisse que ce soit avec des gloires nationales comme Dieter Meier de Yello ou avec la nouvelle crème avec La Gale et Aïe Ca Gicle. Surtout au delà de ces name dropping, on sait qu'on va découvrir des formations inattendues. C'est bien pour ça qu'on le chéri, le Kilbi. A tout de suite mon amour.
Le site de la Kilbi
Notre article paru lors de la sortie de la programmation
Le site de la Kilbi
Notre article paru lors de la sortie de la programmation