MUSIQUE      CINEMA      ARTS VISUELS      LIVRES      POP LUCIDE      POST DIGITAL

04 juin 2014

Hautes fréquences festival: high on love


Ce weekend, les 6 et 7 juin, un nouveau festival naît : hautes fréquences. Cadre idyllique et groupes excitants : tout est mis en place pour deux jours hallucinés et séduisants, perchés tout en haut sur l’indice de l’amour.

Dans un marché du festival suisse saturé autant par l'offre pléthorique que par un discours lénifiant sur les questions des prix et de stratégies d'offres, ce qu'il y a de bien c'est qu'à côté il reste plein de place pour faire différemment. C'est ce que propose ce festival en s'inventant, sans forcément chercher l'opposition ou la pose de l'hyperspécialisation, simplement librement. Et il y a peu de points où les choses sont mal pensées ici. Pour commencer par l'organisation elle-même, le festival se veut à la fois accessible avec des prix bas (35.- pour les deux soirs) et situé hors des sentiers battus. Je crois qu'on ne mesure pas assez l'impact du lieu sur la façon d'écouter un concert, ce d'autant plus dans le cadre d'un festival où l'expérience de la musique passe par des moments plus longs et collectifs. En fait non, on le mesure de plus en plus, preuve en est de la multiplication des festivals branchés à l'est dans un fort abandonné, une vieille usine, le tout avec un merchandising prévu avant même la line up. Pas de ça ici. Le lieu n'est pas tape-à-l'oeil mais s'émancipe des habitudes. On prend de la hauteur dans la "carrière des chamois", un nom qui évoque un décor rupestre, un oasis montagnard.


Niveau programmation musicale, Hautes Fréquences propose des artistes capables de se percher aussi haut que cette carrière. D'abord avec les deux têtes d'affiche: vendredi, Alexander Robotnik reviendra faire sonner l'italo-disco de "Problèmes d'amour" en l'agrémentant de projets récents encore plus déchantés; samedi, Spectrum, qu'on ne présente plus avec ses nombreux concerts en Suisse romande. On attend pour autant impatiemment ce concert de la moitié la plus enfumée de Spacemen 3 sur une scène qui devrait lui convenir parfaitement. Le reste de la programmation réunit une bande d'avant-coureurs suisses (Verveine, Roy and the Devils Motorcycle, Echo 106, Kassette) et internationaux (Novo Line, Gala Drop, Mueran Hermanos). S'il fallait chercher un trait commun à ces formations oscillant entre son rock, tropical, tribal, électro et bien d'autres encore, on le trouverait dans le caractère singulier et l'indépendance artistique des différents groupes, traçant leur propres voies, se rejoignant pour deux soirs dans cette carrière des hauts de Leysin. Pour cette première édition du Hautes Fréquences festival, tout reste à découvrir. Mais cela s'annonce comme un festival à l'identité libre, original sans être élitiste, humble tout en étant bien décidé à faire grimper le public. High on love.

Toutes les info ici: http://www.hautesfrequences.ch/