Photo: Lapiaz |
Dans un monde musical où le mystère ne sert plus que de voile à un plan marketing, Hype Williams représente peut-être la dernière zone véritablement enfumée. Leur concert sous forme de conférence à la Jazzkantine n'aura en tout cas pas levé la moindre zone d'ombre. Au contraire, on voit désormais des illuminati et des conspirations partout dans la pop. Gros trip.
Derrière le projet Hype Williams, homonyme d'un réalisateur de clip pour TLC, Nicky Minaj ou Kanye West, on ne sait pas très bien ce qui se cache. Avec différentes eps plus ou moins identifiés et surtout plein de vidéo youtube bien trippées, ou encore une collaboration avec Shangaan Electro, la seule chose dont on était sûr, c'était de la qualité du projet. Depuis, un album, BLACK IS BEAUTIFUL, confirmait tout le bien qu'on en pensait (relire la review: ici) et donnait des noms: Dean Blunt et Inga Copeland. Surtout, avec BLACK IS BEAUTIFUL, tout en restant bizarre et expérimental, la musique se faisait accessible, notamment grâce à certains titres accrocheurs comme "2". Alors l'annonce d'un concert à Lucerne, organisé par Südpol mais se tenant à la Jazzkantine semblait représenter l'occasion rêvée pour en savoir un peu plus. Après avoir traversé les champs et longé les lacs de la suisse centrale, nous voilà arrivés dans la jolie ville de Lucerne, avec son pont fleuri, sa bourgeoisie cossue et ses châteaux. L'accueil est chaleureux, même l'enfant qui vomissait son poulet nous a souri tendrement, comme un emballage Kinder. Arrivé à la Jazzkantine, la jeunesse locale s'envoie des shots à la myrtille en attendant que la salle située sous le mignon bistrot ouvre. Quand l'heure sonne, tout le monde descend dans un silence discipliné dans une pièce sombre dont la scène ne comporte presque rien d'autre qu'un pupitre de discours. C'est à ce moment-là qu'on s'est dit que quelque chose clochait.
Ceux qui auraient pu penser que la sortie de BLACK IS BEAUTIFUL était le signe de concessions faites par Dean Blunt et Inga Copeland se sont bien trompés. Cela fait bien longtemps qu'un "concert" ne nous a pas autant pris à rebrousse poil. Pour situer d'emblée, Dean Blunt et Inga Copeland n'ont joué aucune chanson. Le "concert" a commencé par quelques minutes d'expérimentation sonore de Dean Blunt, avec des bruits stridents et des aboiements qui nous ont fait redouté deux heures de bruits insupportables. Que nenni! Deux minutes plus tard, il est rejoint par Inga Copeland habillée tout en noir et une casquette d'inspecteur du gaz vissée sur la tête. On se réjouissait de l'entendre chanter. Tant pis pour nous, sa voix ne ferra que prononcer une conférence de 45 minutes, agrémentée de quelques effets sonores de Dean Blunt. Cette conférence tentait de démontrer que les plus grandes stars de la pop faisaient parties des illuminati. Pour ceux qui ignorent ce dont il s'agit, les illuminati désignent une société secrète qui dirigerait le monde. Ainsi à force d'arrêt sur images, sur clips ou sur textes, Inga Copeland cherchait à prouver, mi sérieusement mi ironiquement, que Jay-Z, Rihanna, Kanye West et Beyonce appartenaient aux illuminati, la certitude étant donner par la présence d'images représentant le diable, un oeil unique ou des pyramides dans de nombreux de leurs clips. Il y a bien sûr un aspect dérangeant de faire payer des gens pour un concert et leur donner à voir quelque chose de tout à fait différent. Et on aurait rêvé entendre Hype Williams en live. Mais en même temps, est-ce qu'un groupe qui recrache sans vie son album sur scène ne commet pas une arnaque encore plus grave? Dans le monde du live, où la monotonie et la rigueur dominent, être une fois surpris cela finit par faire presque du bien. Et la vérité est que l'on ne s'est pas trop ennuyé lors de cette conférence, plutôt drôle et bien faite (avec notamment le traditionnel coup de la chanson jouée à l'envers). De plus, le thème de la conspiration reste un élément central de la mythologie pop, que ce soit l'île où vivraient encore Elvis et 2pac, la présence de Michael Jackson à son propre enterrement... Dean Blunt et Inga Copeland sont de vrais salauds: non seulement ils n'ont joué aucun de leurs titres, mais depuis on arrête pas d'apercevoir de figures diaboliques dans les clips. Les illuminati sont partout.
Ceux qui auraient pu penser que la sortie de BLACK IS BEAUTIFUL était le signe de concessions faites par Dean Blunt et Inga Copeland se sont bien trompés. Cela fait bien longtemps qu'un "concert" ne nous a pas autant pris à rebrousse poil. Pour situer d'emblée, Dean Blunt et Inga Copeland n'ont joué aucune chanson. Le "concert" a commencé par quelques minutes d'expérimentation sonore de Dean Blunt, avec des bruits stridents et des aboiements qui nous ont fait redouté deux heures de bruits insupportables. Que nenni! Deux minutes plus tard, il est rejoint par Inga Copeland habillée tout en noir et une casquette d'inspecteur du gaz vissée sur la tête. On se réjouissait de l'entendre chanter. Tant pis pour nous, sa voix ne ferra que prononcer une conférence de 45 minutes, agrémentée de quelques effets sonores de Dean Blunt. Cette conférence tentait de démontrer que les plus grandes stars de la pop faisaient parties des illuminati. Pour ceux qui ignorent ce dont il s'agit, les illuminati désignent une société secrète qui dirigerait le monde. Ainsi à force d'arrêt sur images, sur clips ou sur textes, Inga Copeland cherchait à prouver, mi sérieusement mi ironiquement, que Jay-Z, Rihanna, Kanye West et Beyonce appartenaient aux illuminati, la certitude étant donner par la présence d'images représentant le diable, un oeil unique ou des pyramides dans de nombreux de leurs clips. Il y a bien sûr un aspect dérangeant de faire payer des gens pour un concert et leur donner à voir quelque chose de tout à fait différent. Et on aurait rêvé entendre Hype Williams en live. Mais en même temps, est-ce qu'un groupe qui recrache sans vie son album sur scène ne commet pas une arnaque encore plus grave? Dans le monde du live, où la monotonie et la rigueur dominent, être une fois surpris cela finit par faire presque du bien. Et la vérité est que l'on ne s'est pas trop ennuyé lors de cette conférence, plutôt drôle et bien faite (avec notamment le traditionnel coup de la chanson jouée à l'envers). De plus, le thème de la conspiration reste un élément central de la mythologie pop, que ce soit l'île où vivraient encore Elvis et 2pac, la présence de Michael Jackson à son propre enterrement... Dean Blunt et Inga Copeland sont de vrais salauds: non seulement ils n'ont joué aucun de leurs titres, mais depuis on arrête pas d'apercevoir de figures diaboliques dans les clips. Les illuminati sont partout.