Les américains de Pitchfork mettent à disposition, ce durant une semaine, le documentaire sur l'électronique à la sauce US, Speaking in Code. On a donc décidé de profiter de leur bonne entreprise pour vous en faire profiter, à vous aussi.
Où il n'est pas vraiment nécessaire de maîtriser les codes de l'électronique pour visionner le documentaire réalisé par Amy Grill et son ami David Day. Un documentaire fait en couple, personnel, émouvant et assez captivant. Question choix de vie, ils ne font pas les choses à moitié: ces gens se tapent régulièrement le trajet Boston-Montréal, soit 500 kilomètres, pour espérer voir quelque chose d'intéressant, Boston semblant être complétement ignoré par la musique digitale. Ce récit d'un binome assez dévoré par leur obsession de musique traverse fréquemment l'Atlantique, direction, forcément, l'Allemagne ou l'Espagne. Outre les moments passés avec le duo Modeselektor à Berlin, ou le déménagement du critique musical américain Philip Sherburne à Barcelone, on pénètre dans l'antre du label Freude am Tanzen, une sorte de communauté hippie 3.0 implantée à Jena, à l'Est de la République de Merkel. L'occasion de suivre longuement le duo barré Wighnomy Brother, fans de vodka et magnifiques losers. On retiendra aussi la partie consacrée au fructueux label de Cologne, Kompakt, sortant quasiment un titre ou une compile par semaine, au moins. S'il n'y a rien de nouveau pour les habitués des clubs germaniques, anglais ou même français, le documentaire vaut ce qu'il vaut et permet de faire un survol instructif sur l'état actuel de la scène électronique occidentale en 2010.