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Ancienne gare, entrée du Grand Hôtel, Locarno 1947 |
Cette semaine débute la 65e
édition du Festival de Locarno. Durant onze jours, la petite ville du Tessin se
transforme en capitale culturelle européenne attirant les stars, un public
toujours plus nombreux, et proposant à celui-ci des films de qualité
venus des quatre coins du monde. En avant-goût, nous vous proposons quelques
conseils pour ne pas se perdre dans cet amas de geeks en short et de suisse-allemands en sandales.
Comme le directeur artistique le
désire, le Festival de Locarno se veut d’offrir « tout le cinéma et rien que
le cinéma » ; et il est vrai que même si cette déclaration semble
manquer de folie, la programmation du festival reste le point fort de cette
manifestation. Voici donc les dix « trucs » à ne pas manquer si vous
vous rendez à Locarno début août :
- Faire un high five à Roger
Avary, membre du jury du Concorso
internazionale qui sera on da place et peut-être l’un des mecs à
essayer de croiser à tout prix pour lui payer une bière et le féliciter pour son adaptation du roman d'Easton Ellis (Les lois de l'attraction, 2003) et lui demander des anecdotes de ses années folles avec Tarantino, pote de vidéo-clubs. Avary est tout de même celui qui a permis à Tarantino de croire en ses films, notamment son premier, Reservoir Dogs. Par la suite, le Canadien s'est préféré un rôle plus rattaché au métier de scénariste.
- Wrong, le nouveau film de Quentin Dupieux sera projeté en
avant-première sur la Piazza Grande le 4 août. Son précédent film (Rubber),
l’histoire d’un sale pneu qui dégomme des mecs dans le désert US nous avait
conquis. Nous attendons de Wrong qu’il soit
juste.
- Première européenne pour Motorway, de Soi Cheang, cinéaste d’Hong
Kong ainsi que The Sweeney de
Nick Love, While we were here de
Kat Coiro et le film suisse de Michael Steiner, Das Missen Massaker à voir sur la Piazza Grande.
- Tous les films de Leos Carax seront projetés à Locarno. Le réalisateur français
du récent et étrange Holy Motors se verra attribué un prix le
vendredi 3 août à 21h30. A voir parmi ces films, Les Amants du Pont-Neuf ainsi et (surtout) son premier long-métrage, Boy
Meets Girl.
- Le concours international des courts-métrages. A éviter le
jour de votre arrivée pour ne pas vous endormir lors de votre projection dans
les salles de cinémas climatisés. Un niveau élevé contenant des films de tous
les genres, à la durée flexible.
- Le Premio Raimondo Rezzonico
est un prix attribué chaque année à un producteur indépendant dans le but de
mettre en évidence un personnage clé de l’industrie cinématographique. Cette
année, c’est à l’américain Arnon Milchan
que le prix revient. Sans lui, certains grandes œuvres du cinéma n’auraient
jamais vu le jour telles The King of Comedy (Martin Scorsese,
1983), Brazil (Terry Gilliam, 1985) et
surtout le chef d’œuvre de Segio Leone qui sera projeté au festival, Il
était une fois en Amérique (1984). Olivier
Père animera une rencontre avec le producteur au Spazio Cinema (Forum) le
mercredi 8 août.
- La rétrospective Otto
Preminger présente l’intégralité de son
œuvre en invitant entre autre Harry Belafonte (Carmen Jones,
1954) ou encore le compositeur de musique de film Paul Glass (Bunny
Lake a disparu, 1965). Ces intervenants
seront présents pour répondre aux questions du public après les projections.
- L’acteur mexicain Gael
Garcìa Bernal sera présent pour briser les
cordes vocales de ses groupies. Le 8 août à 21h30 sera projeté No
de Pablo Larraìn, le dernier film dans lequel l’acteur a joué et qui sort cette
année. Charlotte Rampling sera elle
aussi récompensée par un prix pour l’ensemble de sa carrière le soir de
l’ouverture du festival le 1er août. Le thriller anglais The Sweeney sera
projeté en avant-première mondiale en présence du jeune réalisateur Nick Love.
- Niveau paillettes, Alain Delon sera présent pour recevoir un prix honorifique. Le
classique Rocco et ses frères de Visconti sera projeté. Imaginer
Delon dans la salle durant la projection de ce film de 1960 dans lequel
l’acteur n’a pas 20 ans est quelque chose d’unique. Il s’agit d’ailleurs pour
beaucoup d’un de ses meilleurs rôles. Autre hommage, à Ornella Muti, l’actrice italo-française figure notamment dans
les films de Dino Risi (Primo Amore, 1978) ou de Marco Ferreri (Conte
de la folie ordinaire, 1981).
- Finir la soirée à boire des
coups sur les bars de la plage avec des personnalités du cinéma portant de grosses lunettes
noires et des chemises en jean’s avant de se jeter dans le lac de Locarno.
Bon festival à tous et à dans 15 jours pour parler des films qui nous ont touchés !