Illustration: vitfait |
C'est les vacances pour certains amuseurs de Think Tank. L'occasion pour deux d'entre eux de prendre leur bicyclette dans le train direction Bâle avec une guide avertie. 30 heures à peine sur place et pourtant quelques très belles choses aperçues dans la ville la plus romande de Suisse alémanique (ou l'inverse). Micro-récit d'un voyage placé sous le signe de la vidéo.
Galerie New-Jerseyy à la Hüningerstrasse 18, au Nord de la ville, administrée par de jeunes gens en baskets Mizuno dont Tobias Madison: le Californien Pentti Monkkonen vernissait l'exposition "Crawfish Bisque", à la cohésion étonnante. Au menu, une virée joviale entre petit-plats néerlandais et effluves du Mississipi que n'aurait pas renié un Benny Hill inspiré. Monkonnen y met du sien et sa vidéo se retrouve pertinemment dans un bien beau théâtre miniature / casserole pour soupe posé sur des fondations de moulin à vent / château d'eau. Au centre de l'affaire "Crawfish Bisque", on retrouve tant cette structure dans la vidéo que la géniale valise – nappe pour picnic pratique mise en scène dans un carré de nature reconstituée dans un coin de la galerie. Attention où l'on met les pieds, un Bloody Mary à la main (la spécialité de la maison?) ce soir-là. A l'opposé, un autre sac dépliable, en tissu tressé par de sveltes machines californiennes, reprenant un objet autrefois couramment utilisé et retraçant ici en trois mètres de long le périple filmé par Monkonnen. Une bien belle unité dans cette exposition aux multiples références et reprises. Vivant à Los Angeles, Penti Mokkonen dit "l'homme que l'on croise à chaque coin de rue" (l'appellation n'est sans doute vérifiable qu'à Bâle) est né en 1975 excelle notamment dans les installations ou autres sculptures et fut professeur en céramique. Son exposition est visible jusqu'au 12 mars.
Toujours dans le registre vidéo, après une courte halte au magnifique garage Von Bartha pour faire le plein de flyers et magazines (l'espace y présente une sélection de travaux de l'allemande Imi Knoebel), on fait chauffer nos pneus 23 pouces à travers les ruelles escarpées de la vieille ville pour se rendre au Museum für Gegenwartskunst. Le Français Pierre Huygues a vu ses meilleurs travaux vidéos acquis par ce bien bel espace tout en recoins et en étages. Depuis le 22 janvier et jusqu'au 5 mai, trois vidéos sont ainsi honorées: Atlantic (1997), L’Ellipse (1998) et This is not a Time for Dreaming (2004). Cette dernière, sans doute la plus connue et reconnue, consiste en un conte fait de marionnettes retraçant l'histoire d'un bâtiment conçu par Le Corbusier, le Carpenter Center for the Visual Arts à Harvard et celle du propre projet de Huyghe.
Toutefois, c'est L'Ellipse qui a suscité les ovations enthousiastes de la petite équipe de Think Tank: un trypique de 13 minutes, avec Der amerikanische Freund de Wim Wenders (1977) comme périmètre et sujet: 20 ans plus tard, Huyghe y greffe une partie en forme de faux raccord jadis. En steadicam 16mm, on suit Bruno Ganz en lente cavalcade parisienne sur un plan-séquence étourdissant, déployant sa classe et sa nonchalance durant une poignée de minutes. On est resté scotché devant cette installation. Au même étage, le diapo de la performance nonsensique de Simon Starling intitulée Autoxylopyrocycloboros (2006) via un projecteur moyen-format nous aura permis de terminer avidement ce petit voyage. Starling alimente le moteur de son bâteau à vapeur par des parties de la structure de son propre bâteau. Très beau, encore une fois.
Galerie New-Jerseyy à la Hüningerstrasse 18, au Nord de la ville, administrée par de jeunes gens en baskets Mizuno dont Tobias Madison: le Californien Pentti Monkkonen vernissait l'exposition "Crawfish Bisque", à la cohésion étonnante. Au menu, une virée joviale entre petit-plats néerlandais et effluves du Mississipi que n'aurait pas renié un Benny Hill inspiré. Monkonnen y met du sien et sa vidéo se retrouve pertinemment dans un bien beau théâtre miniature / casserole pour soupe posé sur des fondations de moulin à vent / château d'eau. Au centre de l'affaire "Crawfish Bisque", on retrouve tant cette structure dans la vidéo que la géniale valise – nappe pour picnic pratique mise en scène dans un carré de nature reconstituée dans un coin de la galerie. Attention où l'on met les pieds, un Bloody Mary à la main (la spécialité de la maison?) ce soir-là. A l'opposé, un autre sac dépliable, en tissu tressé par de sveltes machines californiennes, reprenant un objet autrefois couramment utilisé et retraçant ici en trois mètres de long le périple filmé par Monkonnen. Une bien belle unité dans cette exposition aux multiples références et reprises. Vivant à Los Angeles, Penti Mokkonen dit "l'homme que l'on croise à chaque coin de rue" (l'appellation n'est sans doute vérifiable qu'à Bâle) est né en 1975 excelle notamment dans les installations ou autres sculptures et fut professeur en céramique. Son exposition est visible jusqu'au 12 mars.
Toujours dans le registre vidéo, après une courte halte au magnifique garage Von Bartha pour faire le plein de flyers et magazines (l'espace y présente une sélection de travaux de l'allemande Imi Knoebel), on fait chauffer nos pneus 23 pouces à travers les ruelles escarpées de la vieille ville pour se rendre au Museum für Gegenwartskunst. Le Français Pierre Huygues a vu ses meilleurs travaux vidéos acquis par ce bien bel espace tout en recoins et en étages. Depuis le 22 janvier et jusqu'au 5 mai, trois vidéos sont ainsi honorées: Atlantic (1997), L’Ellipse (1998) et This is not a Time for Dreaming (2004). Cette dernière, sans doute la plus connue et reconnue, consiste en un conte fait de marionnettes retraçant l'histoire d'un bâtiment conçu par Le Corbusier, le Carpenter Center for the Visual Arts à Harvard et celle du propre projet de Huyghe.
Toutefois, c'est L'Ellipse qui a suscité les ovations enthousiastes de la petite équipe de Think Tank: un trypique de 13 minutes, avec Der amerikanische Freund de Wim Wenders (1977) comme périmètre et sujet: 20 ans plus tard, Huyghe y greffe une partie en forme de faux raccord jadis. En steadicam 16mm, on suit Bruno Ganz en lente cavalcade parisienne sur un plan-séquence étourdissant, déployant sa classe et sa nonchalance durant une poignée de minutes. On est resté scotché devant cette installation. Au même étage, le diapo de la performance nonsensique de Simon Starling intitulée Autoxylopyrocycloboros (2006) via un projecteur moyen-format nous aura permis de terminer avidement ce petit voyage. Starling alimente le moteur de son bâteau à vapeur par des parties de la structure de son propre bâteau. Très beau, encore une fois.