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31 décembre 2010

TT GOOD TIMES 2010

Illustration: vitfait
La fin d’année, c’est le prétexte de s’arrêter sur quelque chose qui m’a fait plaisir en 2010 : découvrir toujours plus de petits labels créatifs et dealer directement avec eux, DIY made in 2010.
Les constats étaient sans appel : le disque est mort, la musique n’a plus besoin de support matériel, une chanson n’est plus pour les jeunes qu’un autre fichier téléchargé parmi tant d’autres, la quantité ayant remplacé la qualité. Comme beaucoup de diagnostics sociaux, ces constats représentent un point de vue en partie justifié mais reflètent néanmoins une position réactionnaire et pro-major. Oui l’industrie du disque est morte et c’est tant mieux. On va pas se plaindre de ne plus aller à City Disc et l’affaiblissement des majors n’a en rien péjoré la qualité d’écoute, de production ou de diffusion de la musique. Au contraire, le partage massif et mondial de la musique a aussi rendu les gens plus exigeants et plus curieux. Flâner sur internet est bien plus propice à la découverte d’un nouveau groupe ou d’un nouveau genre que l’antique promenade dans des rayons où chacun se dirige vers le bac correspondant à ce qu’il écoute déjà.


Cette découverte passe souvent par des petits labels qui pullulent, non seulement aux Etats-Unis mais aussi en France et en Suisse, avec notamment Rowboat dont on ne se lasse pas de dire du bien. Ces labels constituent des sources d’inventivité ; ils permettent la cristallisation d’identités musicales dans le flot du web. On en citera que quelques uns : Tri Angle, Deathbomb, Captured Track, etc.. Parmi tout cela, si on devait en retenir un pour cette année, ce serait sûrement La Station Radar. Ce label basé à en France m’aura tout au long de l’année fait découvrir des formations excitantes et innovantes, le tout placé dans de magnifiques pochettes, souvent concoctées en tandem avec les orfèvres d’Ateliers Ciseaux. Mais surtout, ils auront excellé dans cet art si difficile et pourtant si agréable de la compilation. Le moment où j’ai reçu cette compil n°1 de La Station Radar restera un grand moment de l’année. 25 morceaux, plus ou moins bons, mais tous inédits et porteurs d’une véritable identité. Que ce soit l’entrainante Terror Bird, les tropicaux Norse Horse ou encore A Grave With No Name : près d’une heure vingt de bonheur lo-fi. Un des meilleurs albums de l’année haut la main.


Un autre truc trop cool est de commander les cd ou les LP directement aux labels. De 1, c’est pas cher. De 2, c’est tellement mieux de traiter avec le label en évitant de passer par tous les intermédiaires, distributeurs, grandes surfaces. Mais surtout de 3, ça instaure une relation presque personnalisée avec le label, au delà du simple échange marchand. Quel bonheur de recevoir un paquet en provenance de Los Angeles agrémenté de plein de stickers animaliers ! Quand un paquet n’arrive pas, un mail suffit et la semaine d’après, l’envoi est accompagné d’une jolie carte postale d’excuse, d’un fanzine et d’un album bonus. Traiter directement avec les labels resserre un lien auditeur-créateur, assure une valeur esthétique à la matérialisation de la musique et la diffusion de musique originale de qualité.
Good times !